...
Colette et la Mouche
La Répondante et l'Amante
(Shens revirada...) Jeux Mouche Colette et la Mouche
Mardi, je suis allé à l'Eglise écouter le Silence...
Et en y allumant une bougie, chose que je n'y fais jamais, j'ai brûlé les ailes de la Mouche...
En pensant à celle avec qui j'avais fait l'Amour bien des années auparavant, plutôt que de la laisser mourir noyée dans la cire, ou brûlée, j'ai éteint la flamme et écrasé l'insecte, qui du coup, ne s'entendait plus, ni voler, ni buzzer...
Auparavant, on m'avait dit: "Ne vas pas chercher Colette, elle a bu du Saint Marc..."
Mais quelle Mouche aura donc piqué la Cantinière à la bonne Soupe pour qu'elle confonde le Lait
dont les femmes disent que j'en suis soupe, avec du détergent?
Je vous le donne en mille...
Qu'est-ce qu'elle a déconné?
Elle était donc "punie", la Mouche...
Malgré elle, malgré moi...
C'était peut-être moi qui était puni, d'ailleurs, privé de mon Amante et de ma Répondante.
Par je ne sais quel sortilège...
Et, le lendemain, je disais à ma Femme, la Sauvage; "Et ce matin, devine quoi!... Je Mouche pardi!..."
Malgré tout, je suis parti à vélo, à Auch...
Une brume épaisse glaçait mes jambes nues dans les descentes.
J'avais rendez-vous avec ma Pepsychiatre. Et d'une Pierre deux coups, tant qu'à faire, j'allais voir Colette, qui, je le supposais, était hospitalisée à l'Hôpital général...
"- Bonjour Madame, je viens voir Colette Sabathier. J'ai cru comprendre qu'elle était entrée aux urgences hier après midi... C'est bien ça?
Après avoir consulté son écran, l'Hôtesse me demande:
- Vous êtes qui par rapport à elle?
- Un voisin, avais-je éludé...
- Dans ce cas, veuillez vous rapprocher de sa famille...
Impossible d'en savoir davantage...
En rentrant de l'Hôpital psychiatrique où j'avais fait la connaissance de 2 sportifs; Eric et Gilles, je me suis dit...
T'es con, Philippe, tu aurais dû dire que tu étais son Frère... Quelque part, c'était vrai, après tout... Et comme ça, peut-être que j'aurais pu la soutenir dans sa lutte...
Et puis, en passant devant l'Eglise d'Ardens, par un froid humide, j'ai aperçu quelqu'un qui remuait de la terre dans le cimetière...
Je suis descendu de mon vélo et suis allé voir... Le Cimetière d'Ardens, c'est là qu'était enterré Gilles, justement, son Mari...
Après avoir salué les Fossoyeurs et reconnu Florian l'un d'entre eux, qui creusait à la main:
- Qui est-ce qu'on enterre?
- Madame SABATHIER, je crois.
- Colette? avais-je demandé, un peu abasourdi...
On l'enterrerait vendredi à 15 heures.
Admiratif du labeur de l'homme, j'avais songé à la beauté de son effort pour une Dame, mariée à un entrepreneur des Travaux Publics qui avait passé sa vie à remuer de la Terre avec des Bulls, des Scrappers et des Pelles mécaniques.
***
Le deuil commençant, j'ai réécouté les enregistrements de la répondante...
Je les ai gravés.
J'ai marché jusqu'à sa future tombe...
J'ai pensé à cette histoire...
Et ce matin, j'ai écrit à ses "proches" en songeant à Colette, à ce prénom qu'on donne parfois à celles qui restent peut-être trop accrochées à l'utérus de leur mère,
en songeant à son “décollage” définitif, elle, dont on enterre presque paradoxalement le corps cet après-midi et dont l'âme,
pour sûr, "est monté, monte ou montera au ciel"...
"Un ciel qu'Aile partagera avec la Mouche, pardi..."
Colette,
la Mouche,
et Le Dit Zident
Le 2 décembre 2022